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Veno,
Vido, Vinco !!
Alpes
Guide : Qui es-tu ?
Marc Vinco : Je m'appelle Marc Vinco, j'ai 23 ans
et je viens d'Albertville en Savoie.
AG
: Ton palmarès ?
MV : J'ai été à 8 reprises Champion
du Monde de VTT Trial, 14 fois Champion de France. J'ai
gagné à 2 reprises l'Indoor de Paris Bercy.
Pour résumé j'ai gagné tous ce qui
se fait en Trial.
AG
: Depuis quand cours-tu ?
MV : J'ai 15 années de compétition,
d'entraînement et de démonstrations derrière
moi. Je pratique le VTT Trial depuis l'âge de 7 ans
et demi.
AG
: Comment t'entraînes-tu ?
MV : Le Trial est une pratique qui nécessite
beaucoup de souplesse, tonicité, précision,
concentration
On pourrait se dire, il faut faire indépendamment
de la musculation, de l'endurance, travailler la souplesse
Le problème c'est qu'après il faut l'appliquer
au VTT Trial. Le meilleur entraînement c'est donc
de faire beaucoup de vélo pour arriver à peaufiner
toutes les techniques.
AG
: La souplesse, la tonicité, la précision
et la concentration, sont-elles les principales qualités
des grands trialistes ?
MV : Pour devenir Champion, c'est vrai qu'il faut
posséder toutes ses qualités. Si on ne les
a pas, il faut les travailler ou en tout cas avoir envie
de les travailler pour y arriver.
Je ne pense pas qu'ils y aient de " dons " comme
certains peuvent le dire. Après les démonstrations,
il y a des gens qui viennent me voir en me disant "
vous êtes doués, vous avez ça dans la
peau ". Personnellement lorsque j'ai commencé
le trial, je n'étais pas plus prédisposé
que quelqu'un d'autre. Je crois que n'importe qui peut arriver
à faire ce qu'il a envie de son corps ! Avec beaucoup
d'envie on arrive à faire n'importe quoi et on arrive
même à faire des choses qu'on n'aurait pas
imaginées 6 mois ou 1 an avant.
ag
: Comment as-tu commencé ?
MV : à Albertville, je suis le voisin de Gilles
Burgat qui a été le Champion du Monde de Moto
Trial en 1979. Berni Schreiber qui a été Champion
du Monde de moto trial en 1980 s'est marié avec la
sur de Gilles Burgat. Albertville est devenue la Patrie
du Trial. En étant leur voisin je me suis intéressé
à la discipline.
Et puis, j'ai eu un grave accident à l'age de 6 ans
qui m'a beaucoup abîmé la main droite. On a
failli me l'amputer. Après l'opération, on
a conseillé à mon père de me faire
faire du trial comme rééducation. C'et vrai
que le trial demande beaucoup aux avant-bras, aux mains
et aux doigts puisqu'on est sans arrêt en train de
freiner. J'ai commencé par la moto trial pendant
6 mois (à 7 ans). Un jour sur une course j'ai vu
Thierry Girard, qui était à l'époque
Champion de moto trial, sortir son vélo trial et
faire une démonstration. J'ai vu ce gars monter sur
une voiture avec son vélo. Je m'en rappellerai toujours
et c'est pour cela que je demande toujours une voiture pour
mes démonstrations.
Ca m'avait estomacé car il y avait des motos qui
n'arrivaient pas à monter. Et lui avec la souplesse
et l'agilité d'un chat il était monté
sur la voiture. Du coup, le lendemain j'ai demandé
à mon père de m'acheter un vélo et
c'est parti de là.
A 9 ans et demi, j'ai fait ma 1ère compétition.
A 13 ans, 1er titre de Champion du Monde Junior. A 16 ans,
1er titre de Champion du Monde Senior et ainsi de suite
jusqu'à aujourd'hui où je m'aperçois
que j'ai le plus gros palmarès dans le VTT Trial,
comme Miguel Martinez en Cross-country et Nicolas Vouilloz
en descente.
AG
: Ta plus belle émotion de coureur ?
MV : C'est difficile
J'en ai où je ne
pourrais même pas raconter mes sensations tellement
elles étaient fortes comme aux Indoor de Paris Bercy
ou pour mon 1er titre de Champion du Monde Junior.
J'en ai une très récemment à Pra Loup
pour la Coupe du Monde en août 2002. J'ai souvent
gagné mes compétitions et, à Pra Loup,
j'ai terminé second mais second d'une façon
assez grandiose.
Il se trouvait que le parcours était très
difficile et tout se jouait sur 1 rocher entre Marc Caisso
et moi-même. Au 1er tour, j'ai eu la malchance d'attaquer
ce fameux rocher en 1er. J'étais pratiquement au
sommet et j'ai chuté en revenant en arrière.
J'ai donc pris " 1 échec ". Mon adversaire
Marc Caisso, n'a pas essayé le rocher. Il a mis un
pied pour assurer son passage. Au second tour, Marc Caisso
a assuré le passage comme au 1er tour et moi, encouragé
par le public (et en jouant ma 3ème place si je tombais)
je lui ai rentré dans le lard à ce rocher
et je l'ai franchi. Le public m'a tellement ovationné
que je suis monté comme avec des ailes. J'ai terminé
second mais un peu le gagnant de la journée.
Ca a été une de mes dernières grosses
sensations en compétition.
AG
: As-tu des spots de pratiques favoris ?
MV : Pas vraiment, je me plais où je me trouve
en milieu urbain ou en milieu naturel. Peu importe, il y
a des villes qui s'y prêtent bien et des paysages
supers magiques comme le sommet du col du Galibier où
il y a 15 milliards de rochers énormes de toutes
formes. Quand j'y passe en voiture je m'y arrête pour
faire des passages.
AG
: Qu'est-ce qui t'éclates le plus, tracer ton propre
itinéraire dans des zones délicates, monter
le plus haut possible
?
MV : Ce qui m'éclate le plus c'est de faire
du Trial tout court. C'est l'avantage de ce sport, peu importe
où on se trouve, il y a toujours quelques choses
à faire, rocher, banc tronc d'arbre, ruisseau
Tout y correspond et c'est ce qui me plaît le plus.
AG
: Tes Sponsors ?
MV : Michelin pour les pneumatiques, Cox pour le
vélo, Magura pour les freins, Eider pour le sportswear
et je vais juste citer une personne (mon agent) qui m'aide
beaucoup dans ma vie de sportif depuis 1995, Marc Azzolini
qui a une agence qui s'appelle AZO.
AG
: Comment vois-tu l'évolution du VTT Trial ?
MV : Il y a 3 disciplines en VTT : la descente, le
cross country et le trial.
- Il y a quelques années, la descente c'était
un peu la F1 du VTT. C'était là où
le Paddock était le plus gros, c'était là
où il y avait le plus de monde. Puis finalement c'est
tellement devenu la F1, peut-être pas avec les moyens
qu'il fallait derrière, qu'il y a eu de moins en
moins de coureurs car l'accès était très
cher. Les vélos pour jouer la gagne coûtent
très cher, il faut s'entraîner dans des stations
de ski pour trouver de gros dénivelés
- Le cross country, c'est le sport d'endurance qu'on connaît,
spectaculaire mais dans l'effort et l'effort il faut aller
le chercher loin ce qui n'est pas simple pour les médias.
- Le Trial, l'avantage, c'est qu'on peut le rendre spectaculaire
en " direct live " sur une petite superficie.
On peut faire des démonstrations sur 100 m²
et j'espère que l'avenir du Trial, ça sera
d'organiser des compétitions en milieu urbain près
des gens avec des gradins et des grands écrans pour
retransmettre les images et les ralentis parce que c'est
un sport qui est magnifique au ralenti. Il y a beaucoup
de précision, on est sur des rochers parfois à
2.50 mètres de haut.
L'avenir du Trial
Urbain, Public, Musique
à
l'Américaine.
AG
: Tes projets ?
MV : Etre Champion du Monde dans 2 semaines en Autriche.
Si j'assure peut-être que je serais Champion du Monde.
Si j'attaque, peut-être que je le serais aussi, avec
un peu plus de chance qu'à Pra Loup. Voilà
pour le court terme.
A long terme, rester encore dans le milieu du Trial pendant
2 ou 3 ans et puis pourquoi pas continuer à travailler
dans le monde du vélo avec un partenaire pour le
service course où la mise au point d'un produit technique.
20 ans d'expérience en compétition, ça
peut aider.
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