Navette - Chapelle-en-Valgaudemar (la) :: Alpes Guide - Les Hautes-Alpes
 
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  Navette
Commune de Chapelle-en-Valgaudemar (la)

En partenariat avec : CAUE des Hautes-Alpes


2 photos  
 

 Dans le registre des villages abandonnés ou détruits du massif de l'Oisans, celui de Navette, au dessus de la vallée de la Séveraisse et de la Chapelle en Valgaudemar, tient une place à part, tant son histoire et sa disparition ont défrayé la chronique dans les années 30.

Au début du XXe siècle, face à un domaine forestier parfois limité dans certains secteurs du Valgaudemar, l'administration des Eaux et Forêts décida d'engager un important programme de restauration de ce domaine, par l'acquisition de nombreux hectares de terrains communaux destinés au reboisement. Ainsi, on acheta des terrains sur la commune de Guillaume-Peyrouse, au Gioberney et dans le Vallon de Navette, sur le territoire de la commune de Clémence d'Ambel. Si ces acquisitions ne se passèrent pas sans problème (notamment sur les hameaux du Bourg, du Rif ou du Clot de Gioberney), il en fut de même à Navette, un village perdu au pied du Vieux Chaillot en bordure du torrent de Tempier (ou torrent de Navette), qui plonge ensuite dans les impressionnantes et dangereuses gorges des Oules du Diable et son célèbre pont romain. Navette était autrefois une localité presque entièrement tournée vers l'activité pastorale grâce à la présence de nombreux terrains d'alpages, sur lesquels on envoyait bêtes et troupeaux. Relié par un petit chemin de terre à peine carrossable, rendu difficile par les descentes d'avalanches fréquentes du printemps, Navette formait après la première guerre mondiale, une petite communauté d'une vingtaine de fermes recouvertes de chaume. Une communauté vivant des produits locaux affinés dans les fermes (fromages par exemple) ou dans les petits jardinets. Pour d'autres denrées, on devait aller à la Chapelle, ce qui n'était pas forcément très aisé. Mais qu'importe, la vie se déroulait presque en marge de la société, loin du monde et de ses tumultes, comme tenait à le souligner Madame Léoncie Barban, l'une des dernières survivantes de ces habitants de Navette, décédée malheureusement au mois de juin 1993. Née en 1903 à la Chapelle, puis montée à Navette à l'âge de 2 ans, elle se souvenait quelques temps auparavant de ce village du Valgaudemar : "Nous habitions Navette et mon père travaillait à la carrière de Marbre de la Chauvetane et ma mère restait à la maison pour élever ses 14 enfants. Nous y sommes restés jusqu'en 1934. Au village, nous étions très familiers les uns avec les autres. C'était une véritable solidarité qui se concrétisait non seulement dans la vie de tous les jours mais aussi le soir au cours des veillées. Il était rare de voir des gens fâchés entre eux. Une vie et une ambiance que nous n'avons pas retrouvés par la suite. Le village se composait à la fin des années 20 de 14 familles. Nous avions l'école et la messe était dite dans la chapelle une fois par mois. Aujourd'hui je suis d'ailleurs triste de voir que l'on n'a rien fait pour remettre en état cette église. A Navette, nous vivions de nos produits et l'automne venu, on faisait des provisions de pâtes en particulier pour les mois d'hiver lorsque la neige nous empêchait de descendre dans la vallée. On remontait moins chargés de la Chapelle par les temps difficiles. Quand les avalanches menaçaient, on passait à droite le long du torrent par le pont romain des Oules, avant de continuer vers les Portes". La punition du ciel Pour les habitants de Navette, les choses allaient se gâter d'un seul coup lors des crues dévastatrices de 1928/29. En quelques mois, sous les énormes précipitations, le torrent déborda, inondant la plaine, les cultures, déversant ses gravières sur cette verte vallée. Un peu plus bas, le village de la Chapelle subit lui aussi le débordement du torrent, tandis que la Séveraisse sortait de son lit. Pour Navette, ce fut le commencement de la fin. Face aux demandes plus pressantes des Eaux et Forêts pour l'achat des leurs terres et devant d'innombrables dégâts occasionnés par les crues, des familles découragées demandèrent en Janvier 1929 à l'Etat d'acquérir leurs biens, alors que d'autres tentaient de résister à la menace pesant sur l'équilibre de la communauté. "Ces crues ont marqué le signe du départ. On n'avait presque plus rien et les routes n'étaient plus entretenues. Toutes les gravières que l'on voit aujourd'hui, recouvrent les champs d'autrefois. Quant aux ponts, ils avaient été emportés. On voulait finalement nous faire partir. Quand la première famille a quitté Navette, les autres ont suivi rapidement. On ne pouvait plus sortir une bête sans prendre un procès. Les derniers habitants ont très mal vécu ces événements et ces crues dont certaines pouvaient menacer les maisons du village. Faute de terres, on devait mettre les animaux dans les alpages et les prés de montagne et nous descendions les fourrages de là-haut sur la tête !" expliquait encore Mme Léoncie Barban. Comme d'autres familles, elle dut se résigner à partir en 1934 vers le Champsaur, en échange d'une misérable somme donnée par l'administration pour ses terres. Des 17 familles habitants Navette en 1914, elles ne seront plus que 12 en 1929 puis aucune à la fin de 1937. "Nous y sommes tous passés ! Nous avons essayé de faire un peu de résistance. Mais en vain. On ne pouvait rien face aux Eaux et Forêts qui plantaient leurs arbres. Alors, 15 jours avant la Noël, nous sommes partis avec nos bêtes et quelques affaires sur un traîneau, abandonnant notre maison. Nous étions tous en pleurs en descendant vers la Chapelle. Ce n'était pas de gaieté de coeur que l'on quittait Navette" concluait-elle. Aujourd'hui, le village de Navette n'est que ruines. Comme pour le Clot seule la petite chapelle dresse toujours les restes de son campanile. Les maisons du village sont désormais envahies par les arbres, et les herbes, à l'exception d'une seule à l'entrée (maison forestière) face à la fontaine. Les derniers habitants partis, la nature a progressivement repris ses droits. Une situation qui ne peut laisser le visiteur indifférent devant les vieilles pierres du hameau disparu.

 
 

 

 


 
   
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